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méli mélo
22 février 2014

Pascal Quignard

Les sodarités mystérieuses :

Je crois que c'était cela le plus énigmatique, en elle, et le plus terrible. Alors elle restait immobile. Elle plongeait dans un marasme incroyable. Elle était comme un bois flotté, posé sur un rivage inconnu.
............................
Elle restait des jours entiers, des nuits entières comme cela, derrière son buisson, à l'épier, immobile.
Elle le voyait marcher, tirer son canot, entrer dans la mer, lancer son moteur sur la mer, ou bien hisser sa voile sur la mer quand il prenait sa chaloupe, pêcher au lancer, pêcher à la balance, pêcher au filet.
L'espoir de le voir la poussait à descendre au moindre rayon de soleil et à inspecter sans fin les roches, la mer, le rivage, en quête de sa silhouette.

Elle n'était qu'un tout petit point dans sa cache de la falaise, au dessus d'un gros bloc de granite noir.
Personne ne pouvait penser à un être vivant, sauf que sa tête bougeait et qu'on pouvait apercevoir ses cheveux jaunes parmi les petites touffes jaunes et toutes printanières du buisson.

La nuit ne l'abritait plus. Les jours rallongeaient. Le soir, elle restait sur une marche de plus en plus haute dans un des escaliers qui donnaient sur le port. Elle observait Simon qui baissait le store de la pharmacie.

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