Vivre avec ferveur

La maison tribale est désertée, la maison familiale est vide, ce lieu qui nous as protégés pendant trente ans ; pourquoi nous sommes si peu attachés ?
Bien sûr, ce serait triste de la voir vendue et pourtant raisonnablement je ne sais pas ce qu'elle va devenir. J'ai quitté ce lieu triste, trop plein de souvenirs de souffrances diverses et j'ai continué à déménager tout doucement, j'avais commencé il y a bien longtemps tout en ne sachant pas si je pourrais quitter réellement la maison familiale mais en esprit j'étais ailleurs.
Le hangar, on l'avais imaginé en toute liberté, on avait creusé les fondations en cherchant les mesures du plan, ce n'était pas facile pour nous puis on nous a fait un plan réel d'une maison et une dalle, des fenêtres et des portes sont apparues puis les mois passèrent, on avait tout notre temps...
Pendant dix ans, les locataires l'ont embellie : des iris, des rosiers, de la lavande, de la menthe, du romarin, du laurier, de la ciboulette et la cabane où j'ai rangé le bois. Elle est paisible, le chêne sauvage est devenu magnifique, il prend toute la place, pas besoin de faire des fourrés de verdure comme  là-bas.
Pour faire le deuil d'une personne il est bien de faire aussi le deuil de la maison commune et il y a bien longtemps que je travaille à cela avec ferveur !
Tout nouveau sauf quelques meubles car je ne veux pas qu'ils finissent au dépôt-vente. Ils sont empreints de souvenirs acceptables !
En attendant, les livres se sont entassés, ils n'ont pas été tous  lus et peut-être vont-ils, un jour, trouver une place. Sans télévision, j'ai retrouvé avec joie, France culture sur la petite radio !