Les messages non verbaux

Dans la communication, j'ai toujours plus attaché d'importance aux messages non verbaux qu'aux paroles souvent peu fiables.
Dans ma petite enfance, c'était comme cela : je savais que mon père m'aimait même s'il était avare de paroles , je ne savais pas que ma mère m'aimait, le ton de ses paroles, son agacement, ses lamentations me faisaient penser que je l'embarrassais.
Les religieuses enseignantes : leurs corps rigides sous un tas de vêtements, leurs absences de sourires, leurs tons de voix autoritaires ou onctueux avec les parents, leurs tons moralisateurs ou moqueurs, tout cela me déstabilisait complètement.
L'ami de la communauté religieuse : le sérieux de son visage, son sourire rare, sa bienveillance, ses sautes d'humeur, ses contradictions apparentes inspiraient ma confiance.
L'autre de quinze ans et l'autre de vingt ans : leurs beaux visages, leurs gentillesses, leurs douceurs, leurs attirances pour moi m'inspiraient l'amour mais m'obligeaient à raisonner sur le devenir !

Ma chef quand j'ai débuté le travail d'infirmière :: son humanisme, son tact, sa disponibilité, la confiance qu'elle avait en moi malgré mon manque d'habileté technique permettaient un bien-être remarquable au travail et une joie de partir travailler le matin.
Le chirurgien chef et ses suppléantes : leurs tons de voix autoritaires, leurs malveillances, leurs colères sans motif me mettaient absolument mal à l'aise et j'avais demandé ma mutation .
Une autre chef : son humanisme, sa bienveillance, sa disponibilité, sa confiance nous permettaient de pouvoir travailler sans trop de souffrances dans ce mouroir.
Une autre chef ; son humanisme, son manque de confiance en nous, ses grandes colères permettaient  de ne pas s'enliser dans les habitudes.
Ma dernière chef : sa malveillance, son agressivité, son désir de se débarrasser des soignantes un peu âgées me rendaient la vie impossible !
Parfois la reconnaissance de ces messages non verbaux tournent à la fiction !