Opacité de la vie

Partir sans but et cheminer pas à pas.
Où ai-je marché aujourd'hui ?
Bizarrement, je prends toujours la route montante puis suivant mon énergie je continue ou je tourne à gauche pour aller au petit bois en longeant le talus. Je marche doucement ou rapidement suivant mon état mental.

Pour écrire, c'est pareil.
Je pars sans but en me souvenant des mots de la nuit ou bien je pars en regardant le paysage. Je me perds souvent..., plus rien à dire, aucun prolongement de la pensée, aucune similitude, aucun mot.

Il reste une part de galette des rois sur la table, dans un plat rond et il reste dans ma soucoupe marron un peu de galette rongée que je n'ai pas pu finir. Et aussi la miniature du chaperon rouge et la fève blanche piquante !
Mes collègues ont un air inspiré, ils ont bien de la chance, pour ma part ce n'est pas le bon jour !
L'une s'active, elle a déjà fait deux pages... L'autre réfléchit, il écrit régulièrement, tranquillement sans s'arrêter. Le troisième est arrêté, son stylo prêt à courir. Agnès se tient la tête et relit studieusement sa
page.

J'aimerais écrire non comme le soleil qui décline mais comme le soleil matinal qui veut percer l'épaisseur des nuages.
L'opacité de la vie, les nuages qui s'amoncellent, le brouillard, le ciel gris, les étoiles absentes, quand donc viendra le soleil ?
Quand donc affleurera à l'esprit un brin de fantaisie et de curiosité.