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méli mélo
24 juillet 2010

Une boulangerie

C'était le vendredi, on venait avec le car au marché de la ville.
Vers onze heures on traversait la ville d'un bout à l'autre, on prenait le Pont Vieux, on arrivait à Bourg de Péage, on suivait la rue principale jusqu'à la boulangerie de mon oncle, c'était très loin et je traînais un peu !
Les longuets, les pognes, les croissants étaient en vitrine, bien fermés.
La maison était tout en longueur. Derrière le magasin se trouvait la cuisine avec un petit salon et au fond le four, lieu magique très chaud.
On s'installait à table pour le repas, l'oncle dormait dans sa chambre, le petit cousin était là. Cette famille était l'image du bonheur !
Le magasin n'était pas fermé à midi et la sonnette carillonnait, la tante s'activait à nous servir et à servir les clients. L'odeur du pain, mêlée aux odeurs de cuisine, je n'arrive pas à m'en souvenir. Il ne devait pas y avoir de fenêtre !
Derrière le four, il y avait une mini cour où j'avais le droit de m'aérer !
Si j'étais sage, j'avais droit à deux longuets.
J'étais loin de m'imaginer que dix ans plus tard, ma tante serait couchée dans sa chambre, en soins palliatifs, sous morphine, mangeant difficilement et demandant souvent à consulter un spécialiste...
J'étais là pour l'aider, une présence discrète et rêveuse, étonnée de voir, chaque jour, les progrès de la maladie !
Ma cousine s'occupait du magasin et le soir nous avions de longues conversations bien au chaud dans notre chambre, au-dessus du four.

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