24 janvier 2009
François Gantheret
Elle s'arrête à l'enclos,et caresse le museau et les lèvres de velours. Quelques pas encore, la vieille l'attend au seuil de sa porte, silhouette sombre qui se découpe sur la lumière jaune et chaude de la lampe à pétrole. Tamia laisse glisser à terre le sac qui pend à son épaule, s'approche d'elle. La vieille tend les deux mains, paumes vers le ciel, comme pour en recevoir une offrande, et Tamia y pose les siennes. Toutes deux, sans parler, regardent un instant leurs mains mêlées, jeunes et fortes mains de Tamia dont les doigts s'attardent sur la peau ridée et si douce de l'ancienne.
Les corps perdus
Gallimard
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