Ciel d'été

Du ventre embrouillé, j'ai passé au blanc, je suis restée dans le blanc puis comme par hasard j'ai remis la peinture à l'endroit et la flèche avait changé de sens. Elle n'allait plus vers le haut, vers les zones éthérées, vers un idéal inaccessible, la flèche allait vers le bas, le bas du corps.
Un monde à l'envers , un monde retourné parce que j'ai eu la curiosité de retourner le tableau... Je n'imaginerai rien, je ne souhaiterai rien, je n'anticiperai rien, je ne jouerai pas au piège de la pythie.
Je reste là avec ma vie qui peut se retourner, je reste là avec ma vie en attente d'autre chose.
Je reste là avec d'autres possibles, avec une maison reverdie, avec une cour où tout pousse, avec mon corps...
Je reste là avec mes blessures d'enfance, de jeunesse, d'adulte, blessures oubliées peut-être, blessures pardonnées peut-être mais dont les traces restent visibles.
Pas de sang peut-être des bleus, pas de meurtre peut-être la peur, pas de police peut-être des menaces, pas de viol peut-être des violences.
Je reste là avec un ciel d'été !